Tests


                                                                                                                                           Tests :  pédalier "Ultime Ti" *

Publié par Stéphane COGNET pour ‘’Vélo 101’’  -   Mars 2017  -  Copyright © Tous droits réservés
Moniteur de sport chez Armée de Terre - Coureur cycliste professionnel  "Team Nice Côte d'Azur Procycling". 

- C’est avec une grande curiosité et surtout une certaine appréhension que j’ai eu l’occasion de tester ce fameux pédalier "Ultime". En effet ces derniers sont un peu comme certains produits inabordables ou rares, « on en entend parler mais on en voit jamais la couleur… ». Déjà ce pédalier avait fait du bruit sur les 24 h du Mans où il a permis à son utilisateur de remporter la course en catégorie « solo » (comme son nom l’indique, le plus grand nombre de tours possible du circuit en 24 h et ce en solitaire !). Il a été également vu sur certains grands triathlons ou épreuves cyclistes international outre-Atlantique.

- Bien sûr le peu de témoignage ou d’avis le place comme un « vulgaire » système qui permet d’atténuer les points morts lors d’un cycle de pédalage. Ce que bon nombre de fabricants de plateaux ovoïdes proposent. De plus en ayant déjà testé quelques-uns (les plus connus du marchés), j’avais remarqué que ceux-ci ne sont compatibles qu’avec une certaine façon de pédaler. En effet, avec un pédalage « en pointe », et une fréquence de pédalage plus élevée que la moyenne, ces plateaux ne m’ont jamais apporté un plus. Je dirais même au contraire, du fait que le point mort se retrouve décalé comparé aux plateaux ronds. Or je monte très haut le talon droit à ce fameux PMH afin d’avoir une action de traction sur la pédale dans sa phase de remontée; dans le même temps, le talon gauche est positionné bas pour que l’action de la poussée soit elle aussi la plus longue possible. C’est ainsi (et mesuré avec des capteurs) que j’avoisine une qualité de pédalage proche des 100% avec des plateaux ronds et ce pourcentage diminue avec des plateaux ovoïdes du fait de ne pas harmoniser mon passage de PMH et PMB avec le sommet de l’ovale. 

- Sur le pédalier "Ultime", nous avons deux plateaux ronds qui ne sont pas en prise directe avec la manivelle. Un système interne de pignon (similaire à une boite de vitesse) permet une surmultiplication de ces plateaux. Concrètement, cela signifie qu’il y a un pignon planétaire solidaire du boîtier qui se trouve sur le cadre, 4 petits satellites et une couronne crantée qui sert de support aux plateaux. De ce fait, comme vous le constatez sur la vidéo, les plateaux tournent plus vite que la manivelle. Ce ratio permet de bénéficier d’un 37/25 qui correspond à un pédalier 53/36. Mais surtout et c’est le point fort, grâce à la vitesse de rotation plus grande des plateaux par rapport aux manivelles, l’angle angulaire est différent. Il est réduit et cela se ressent dès les premiers tours de roues ou plutôt de manivelles ! 

- En effet sur une reprise de pédalage après un passage en roue libre, le pédalier "Ultime" agit comme un booster ! A peine vous effectuez une pression sur la manivelle que celle-ci est retransmise à la roue arrière. Ou pour schématiser c’est comme si vous vous retrouvez avec des manivelles en 200 voir plus ! Ce qui induit une augmentation de la « force circulaire » qui sert à faire tourner le pédalier. Cette force est appelée le couple (C). Exprimé en Newton-mètre, c’est le produit de la force F (en Newton) exercée sur la pédale et la distance d (longueur des manivelles en mètre) soit C=F×d. Vous comprenez pourquoi le fait d’avoir un bras de levier plus grand permet un gain de Couple et donc de puissance si l’on conserve sa fréquence de pédalage habituelle. P (Watts) = C (Nm)×Cad (rad/s).

- Mais ce qui est encore plus fort et qui accroît encore ce gain de Watts est le fait d’avoir une cadence de pédalage supérieure à celle habituelle. C’est ce point qui m’a le plus impressionné : le fait de pouvoir "tricoter" sur un petit braquet encore plus aisément qu’à mon habitude ! C’est ainsi que j’ai relevé une cadence de pédalage plus élevé et ce quel que soit le terrain ! Un gros plus à l’heure où tout le monde cherche à accroître sa vélocité pour préserver sa fibre musculaire des crampes ou montées de lactates excessives.

- En résumé, certes le pédalier est un peu plus lourd qu’un haut de gamme (compter environ 1 kg). Mais ce "surpoids" qui est donc situé au plus proche du centre de gravité ne pénalise absolument pas le rendement final. Mis à part ce détail, il n’y a que des avantages, avec dans un premier temps une amélioration de la performance. Ensuite une optimisation du pédalage qui va engendrer moins de fatigue musculaire au fil des heures ! En tout cas pour ma part j’en suis totalement convaincu et conquis d’autant plus qu’avec les outils de mesures utilisés, les chiffres affichées étaient tout à fait en relation avec ces ressentis.

- Vous aussi tentez l’expérience, réapprenez à pédaler « rond » avec un meilleur rendement et un plus grand couple pour le même effort !

Publié par Lionel REYNAUD  - Septembre 2004  -  Copyright © Tous droits réservés
      Expert en planification intégrée - Entraîneur de cyclisme Elite: route / contre-la-montre / piste (endurance) / para cyclisme - Ingénieur en performance de cyclisme - Entraînement paralympique - etc. 
Protocole
     Ces tests ont été réalisés dans le pays basque (France), avec le Cycleops Powertap Pro (précisions +/-1.5%). Une semaine complète avec un pédalier classique et la semaine suivante avec le pédalier "Ultime" ont permis de comparer les performances en empruntant les mêmes parcours quotidien et en respectant dans l'ordre chaque            type de sortie. Il était également important de reproduire les différents types d'efforts d'un coureur durant sa saison.
Avant-propos
      L’ensemble des tests a été réalisé par Lionel Reynaud.
      Pour info, afin de mieux appréhender les données chiffrées présentées dans le test:   
      Profil du coureur testeur
      - Coureur Amateur = 1.80 m pour 69 Kg.  -  VO2 max : 70ml d’O2/Kg/min
      - Puissance au seuil lors du test du pédalier "Ultime" : 250-260 watts
      - FC zone de transition lors du test du pédalier "Ultime"  : [175-185] bpm suivant la cadence de pédalage.
      Matériel utilisé
      - Cadre Orbea Carbone avec pour mesurer la puissance développée ainsi que le couple de forces (sortant),  un moyeu Powertap de marque Cycleops (précision sur la puissance± 1.5%). 
      - La fréquence cardiaque était mesurée à l’aide du cardiofréquencemètre (non codé) du Powertap puisque les tests se déroulaient sur un circuit sans interférence.
      - L’analyse des données a été effectuée grâce au logiciel Cardlog ® de Patrick Dupuis spécialement modifié pour nos tests.
Campagne de tests.
1° - 2° - 3° sorties : En aveugle sans capteur de puissance
     - Premières impressions : Une très grande facilité au démarrage, la montée en puissance est très rapide et plus facile qu'avec un pédalier normal : passage de 150 watts à 890 watts en 10 secavec une impression moindre de souffrance musculaire.
     - Pour les basses puissances : si l'on prend le soin d'avoir une cadence de pédalage correcte > 75rpm le passage des points morts est beaucoup plus facile (impression subjective d'être sur un vélo de piste au niveau de la fluidité de pédalage).
4° sortie : Effort de résistance sous seuil anaérobie 4 x (5' (250 - 270) watts @ 75rpm R=3')
     - Impressions générales : On remarque que les contractions musculaires sont moindres, puisque la graduation de la douleur au fur et à mesure des efforts est moins importante qu'avec un pédalier normal. Etant donné que la force de traction de la chaîne est différente, on remarque qu'il faut se concentrer pour être dans la bonne                   plage de puissance : tendance à être très vite à 280 watts et si l'on relâche un peu la pression sur les pédales, on retombe assez vite à 230 watts (ceci explique en partie pourquoi la puissance moyenne de la cadence de pédalage pendant les séries est un peu en dessus (3 - 4rpm) que les séries effectuées avec un pédalier normal                     (sortie   de référence).
     - Données de sorties du test : Les séries ont été effectuées exactement au même endroit que celles de la sortie test. Nous avons volontairement préféré ne pas prendre en compte la vitesse étant donnée que les conditions extérieures étaient un peu différentes (hydrométrie, etc...) en nous focalisant sur la puissance qui elle est moins               soumise aux perturbations extérieures. La fréquence cardiaque pour chaque sortie est inférieure de 4 à 5 bpm (en moyenne) pour chaque série en faveur du pédalier "Ultime". On remarque aussi que la montée en Fc se fait plus vite en début de série qu'avec un pédalier normal (du fait de la cadence plus élevée en début de série).                Contrairement au pédalier normal : on n'a pas besoin de lancer le 53 dents. Puis la Fc se stabilise à une Fc inférieure entre 5 et 7 bpm à la valeur test. Comme lors des séries, on remarque une dérive de la fréquence cardiaque en fin de série, mais celle-ci est moins importante et nous permet de rester en dessous du seuil anaérobie en            Fc alors que nous y sommes en puissance (intéressant).
5° sortie : Sortie type Hill Intervals : longues montées au seuil ou en-dessous, entrecoupées d'accélération sur 50 -100 m @ 100 -120 rpm.
     - Lors des premières séries, on remarque une différence notable du fait de la facilité d'accélérer; on peut aussi voir que lors de ces accélérations, on gagne 5% de puissance par rapport aux valeurs tests. Ces 5% de puissance peuvent s'expliquer (pour les détracteurs du pédalier "Ultime" par un meilleur état de forme du sujet.                             Cependant, la différence se sent lorsque nous arrivons vers la dixième répétition là où normalement, les pics de puissance ne sont plus que des 'faibles montées en puissance'. Certes, la puissance baisse un peu du fait des nombreuses sollicitations de l'organisme, mais les brûlures musculaires sont moins importantes et les efforts                 sont plus facile à répéter, la perte de puissance est aussi moins importante au fur et à mesure des séries.
6° - 7° et 8° sorties : Sorties en bosses - Tests avec passage de bosses en Force (Force - Vélocité et Puissance).
     - Pour les très basses cadences (40 rpm) : l'impression est très bizarre puisqu'à une telle cadence sur les pourcentages pratiqués, il est difficile d'avoir un mouvement continu, on a sans cesse des sauts de puissance dues à l'accélération du plateau.
     - Pour les cadences basses (50 - 60 rpm) : on passe très bien les bosses, y compris sur l'équivalent du 53 x 15  même si les cuisses chauffent un peu, elles chauffent beaucoup moins qu'avec un pédalier normal. De plus, grâce au passage des points morts facilités par le pédalier "Ultime", le pédalage est plus fluide et l'on n'observe             pas les mini pertes de puissance constatées avec un pédalier normal. Il est plus facile d'appuyer sur la pédale (l'effort semble moindre et le muscle moins contracté), mais aussi plus facile de tirer la pédale vers le haut (cela risque de faire des dégâts dans les cols du mois de Juillet avec des coureurs qui ont déjà un style très véloce et         fluide ....).
     - La série de bosses test a été passée à une moyenne de 312 watts, alors qu'avec un pédalier normal, la moyenne de la semaine précédente était de 280 watts.
       Pour les bosses en vélocité, effort plus facile avec une Fc plus basse.
       Histoire de pousser le test jusqu'à la simulation, les bosses en vélocité ont été terminées par des séries d'accélérations qui ont été possible à des endroits où avec un pédalier normal, on était plutôt plantés .....
      - Pour les calculs : nous avons essayé d'évaluer le coût cardiaque du watt produit par le cycliste d'où les bpm/watts.
       On remarque que pour chaque type d'effort ce ratio est toujours inférieur avec l'utilisation du pédalier "Ultime".
     - Une autre clef aurait été de faire un dosage lactatémique puisque nous avons remarqué que l'effort musculaire paraissait moindre avec le pédalier "Ultime"de même que la récupération était meilleur avec le pédalier "Ultime" qu'avec un pédalier normal ; pas de contractures et pas de grosses cuisses les lendemains d'efforts                         maximaux. 
      F.A.S  / Ultime *  :  Copyright © Tous droits réservés
                                                                                                     Note : Cliquez sur un bouton pour  lire le pdf 

Tests réalisés à l'Université de Saint-Etienne avec le Prof. Belli
Sujet du test à l'aveugle : Romain
Vélo équipé d'un pédalier standard (plateau de 53 D)  /  Vélo équipé du pédalier "F.A.S" (plateau 37 D)  


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